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L’antiquité : Mercure – Hermès – Thoth et les passeur d’âmes

Hermès (Dieu Grec) est le symbole de la communication, c’est le messager des dieux. Avec son homologue Romain Mercure (qui en prend les légendes et les attributs), ils tiennent le rôle de conduire les âmes des morts grâce à leur faculté de passer d’un monde à l’autre : monde des dieux et des mortels, monde des vivants et des morts.

Les Dieux du commerce et des échanges portent un caducée (qui devient un symbole médical à partir du XIXe siècle) : une branche de laurier entourée de deux serpents et surmontée de deux ailes qui indiquent, comme les sandales et le casque ailé, qu’Hermès est un voyageur. Ces attributs leurs permettent de voyager rapidement sans faire de bruit.

Le coq, emblème de la vigilance, est une figure habituelle de Mercure. Cet animal est également l’emblème du jugement dernier (qui sera utilisé avec l’archange Michel) car il symbolise le jour où la trompette éveille le tombeau, comme son chant qui arrache l’homme du sommeil pour rentrer dans la vie active. On trouve également deux lettres hébraïques : un aïn et un thau qui forme le mot Ath et qui signifie le temps, allusion faite au jugement futur.

A – Parmi les religions monothéistes

Succède à ces civilisations polythéistes les premiers peuples qui vouent un culte à une divinité unique, Dieu, présent parmi les grandes civilisations qui façonnent actuellement notre civilisation occidentale et qui portent également une attention particulière au passage de l’âme dans l’au-delà.

1. Les juifs

Les juifs disposent d’anges psychopompes qui viennent transporter dans le paradis les personnes ayant vécu une âme pieuse tandis que le Zohar se charge des âmes impies qui seront emmenées par l’ange Douma, correspondant au roi des enfers.

2. Les Chrétiens

Le Mercure de l’Antiquité laisse la place à Saint-Michel, l’ange psychopompe des chrétiens dans la pesée des âmes. Il est certaines fois aidées par Saint Gabriel. « Envoie Michel, le prince de tes anges, et Gabriel qui annonce la lumière et tous les anges de lumière, et que leur troupe accompagne l’âme de mon père Joseph, jusqu’à ce qu’ils l’aient conduit vers toi ».

Les chrétiens vont faire référence à des anges opérant des places distinguées dans la hiérarchie céleste qui opèrent une séparation entre l’âme et le cops avec douceur et bonté. L’âme recueillie auprès du mourant se dirige vers l’orient ou vers l’enfer. Les portes centrales des cathédrales illustrent cet épisode du jugement dernier, souvent représenté avec l’archange Saint-Michel, une balance pour la pesée de l’âme et sa destinée vers le paradis ou l’enfer.

3. Les musulmans

Les musulmans trouvant la référence à Michel trop associée au peuple juif et attribuent à Azrael (les orthographes varient suivant les sources), l’ange de la mort, la fonction d’ange psychopompe. Ce saint est connu par la tradition juive comme Azra et scribe. L’apercevoir est signe de mauvais augure mais c’est grâce à lui que l’âme va pouvoir se libérer du corps pour accéder à un autre monde. La tradition le représente avec autant d’yeux et de langues qu’il y a d’homme dans le monde. Il inscrit dans un grand livre le nom de chaque personne lors de sa naissance et l’efface lors de son dernier souffle.

Ainsi lors du passage de la vie à trépas, ce ne sont plus Michel et Gabriel qui sont à gauche et à droite de l’âme mais Monkir et Nekir qui testent la foi des morts en leur posant trois questions : « qui est Ton Dieu ? Qui est Ton Prophète ? Quelle est Ta Religion ? » auxquelles ils doivent répondre « Allah, Mohammed, l’Islam » et les torturent si leurs réponses ne sont pas celles attendues.

B – D’autres mythologies

Nos civilisations occidentales ont connu d’autres religions, d’autres croyances qui, si elles n’ont plus autant de poids dans notre mémoire collective que celles énoncées jusqu’ici notamment du fait du petit nombre de tradition écrite, constituent un pan de notre histoire et dont on retrouve, à certaines occasions, un échos lointain…

C – La mythologie celte

Les celtes attribuent à Ankou la personnification de la mort. Il collecte les âmes des défunts dans sa charrette (nommée karr an Ankoù) et les conduit dans l’Autre Monde en passant par les Monts d’Arrée. La tradition dit que lorsque l’on entend le bruit de sa charrette grinçante, c’est que l’on va passer rapidement de vie à trépas (l’odeur de bougie, du chant du coq la nuit ou des bruits de clochette sont également des signes annonciateurs de la mort). Il est souvent représenté par un vieil homme ou par un squelette avec un simple linceul armé d’une flèche ou d’une faux à l’envers.

D – La mythologie gauloise

Pour les gaulois, c’est Ogmios qui se charge de cette tâche. On le retrouve dans la mythologie irlandaise sous le nom d’Ogme. Son nom peut être traduit par les termes de chemin, sentier, conducteur comme guide des fidèles. Le mieux pour comprendre ce concept est de suivre une formation passeur d’âmes ou un stage passeur d’âmes.

Les personnages psychopompes se retrouvent dans l’ensemble des civilisations, symbole d’une place importante accordée à la vie de l’âme après la mort physique (qui est bien plus courte que celle de l’âme) et de l’importance d’accompagner les défunts. Nous avons fait référence à des « dieux » plus occidentaux, il en existe également d’autres dans toutes les civilisations. Citons, sans exhaustivité : Yama dans l’hindouisme, Odin chez les Scandinaves, les Valkyries nordiques, le Heibai Wuchang pour les chinois, Daena dans la tradition Perse…

Derrière la présence de personnages sur-humains qui accompagnent l’âme vers la Lumière, se joint également les proches des personnes décédées qui doivent jouer, sur terre, le premier travail d’accompagnement vers le départ.

E – Qu’est-ce qu’un passeur d’âme ?

Si les personnages psychopompes ont toujours existé, la présence de passeurs d’âmes « humain » est pleine de questionnement. Pourquoi l’âme, qui est normalement escortée durant son parcours, a besoin d’une aide extérieure humaine ? La réponse à cette question nécessite un passage autour de la notion centrale de cet ouvrage : qu’est-ce que l’âme (A) ? Cela permettra d’en comprendre son chemin (B) et les raisons qui expliquent pourquoi elle peut se retrouver coincée (C). Sera présenté alors les caractéristiques du passeur d’âme (D).

F – Qu’est-ce qu’une âme ?

Parler d’âmes avec les mots qui caractérisent ce que perçoivent nos cinq sens est un véritable problème sémantique. Sujet complexifié par la référence à un certain nombre de concepts qui lui sont, plus ou moins à tort associés comme entité, égrégore, esprit…

 

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